vendredi 14 mars 2014

Économie numérique : la France doit vite se réveiller

Des études pointent le retard de la France sur le numérique. L'une d'elle révèle que 8 entreprises sur 10 qui ont fait faillite en 2013 n’avaient pas de stratégie Internet.
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© ALAIN JOCARD / POOL / AFP
Après l’opération de séduction de François Hollande vis à vis des entreprises high-tech de la Silicon Valley, beaucoup d'entre elles attendent maintenant des actes. D’autant que dans les technologies, la France dispose d’atouts considérables qui, apparemment, ne lui permettent pas encore de se distinguer à l’échelle mondiale.
Dans une étude du Boston Consulting Group pour l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) sur les pays qui offrent un bon environnement numérique, la France en prend pour son grade. Elle est avant-dernière du Top 20 de ce classement, entre l’Irlande et l’Estonie. Pas fameux pour l'Hexagone qui perd deux places.
Et, contrairement à ce que l’on peut imaginer, les États-Unis ne sont pas en tête, mais en 6e place. La première place est tenue par la Suède, suivie du Danemark, de la Suisse et de Hong-Kong.

Les entreprises ont tout simplement omis de parier sur le net

Rapportée par l'AFP, une étude de la société Email-Brokers révèle que 81% des entreprises françaises qui ont fait faillite en 2013 n'étaient ni sur Internet, ni sur les réseaux sociaux. Pour obtenir ce résultat, le cabinet a décortiqué les 2,59 millions de sites internet actifs dans l'Hexagone en croisant ces informations avec celles de l'Insee.
Pour William Vande Wiele, un des fondateurs d'Email-Brokers, cette abscence sur internet est gravement dommageable. « Ces entreprises ont purement et simplement omis de parier sur le net [qui] constitue un facteur clé dans la dynamisation et la pérennité d'un business. »
Pour preuve, la baisse, certes légère (0,31%), des sites actifs en .fr, .com ou .org. En 2013, ils sont passés à 2,593 millions de sites, contre 2,601 en 2012. L’étude note également « une régression des sites et mais aussi des blogs, alors que ces derniers constituent des vecteurs de différenciation importants face à une concurrence de plus en plus accrue ».

Encore trop peu d'entreprises françaises sur les réseaux sociaux

Véritable vecteur de développement pour les entreprises, les réseaux sociaux ne semblent pas séduire les entreprises françaises. Alors que le pourcentage de sociétés hexagonales disposant d'une page Facebook est passé de 4,2 % à 16,09 % en un an, l'Espagne ou la Suède, ont connu, quant eux, une croissance d'environ 500%. La Belgique a progressé de... 900 %, selon le baromètre.
En France, le réveil numérique risque d’être brutal. En allant rencontrer les patrons français ou américains des startups de la Silicon Valley, le Président français a voulu leur lancer un message positif. Même les "pigeons", pourtant très remontés contre la potitique française, lui ont fait un bel accueil. D'ailleurs, le fondateur du mouvement, Carlos Diaz, a tenu à lui faire une une accolade en signe de trève.
Les paroles du président seront-elles suivies par des actes ? Très certainement. C’est d’ailleurs le projet de Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’économie numérique, avec le label French Tech. Ce dernier permettra-t-il de faire émerger un géant français de l’Internet ? C’est une autre question…
Lire aussi :
- Dossier spécial sur le voyage aux Etats-Unis de François Hollande.
- Pour Fleur Pellerin, des start-ups françaises pourraient « être des leaders mondiaux » (08/01/2014)
- Gilles Babinet : «Je regrette l'absence de culture numérique chez nos dirigeants» (21/01/2014)

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