J’ai rencontré Cyril Bladier lors d’une table pas
du tout ronde organisée par Vincent Ducrey garçon lui-même connu via
les réseaux sociaux. Voilà pourquoi je préface aujourd’hui cet ouvrage
sur les réseaux sociaux. Comme Cyril a fourni pour l'achever un travail
considérable, j’ai décidé de mettre le paquet.
Pour cette sorte de baptême qu’est toujours une préface trois penseurs ont été convoqués. Trois grands esprits qui ne se sont jamais rencontrés mais qui ont en commun un sujet : l’homme en tant qu’animal social. Très modestement, Aristote, Pascal et Rousseau. Pour le valeureux Cyril il fallait au moins ceux-là. Je les ai donc sortis de leurs temps respectifs pour qu’ils élaborent une théorie du réseau social, ensemble et sur la base de leurs connaissances mutualisées. Les astreignant à lire le travail de Cyril, voilà ce qu’ils en disent.
Ce qui suit a été réalisé presque sans trucage.
Aristote dirait ceci. « Je vous l’avais bien dit ! L’homme est un animal social, et au contraire des animaux, sa nature le pousse vers les autres. Facebook, Viadéo, Twitter, LikedIn, l’invention de tous ces réseaux prouve que j’avais raison. Poke Cyril Baldier qui fait un excellent travail au service de la cité. »
Sauf que Pascal débarquerait avec un café et modèrerait dans l’open-space l’enthousiasme d’Aristote avec une super vanne comme elles circulent de temps à autres sur Twitter. Voilà ce que lancerait Pascal dans sa Keynote : « Tout doux, tout doux ! Aristote un ami qui vous veut du bien, certes. Mais n’oubliez pas une chose, l’homme est seul et les autres n’y peuvent rien. Savez-vous ce que cherche l’homme dans un réseau social ? Il cherche l’oubli de lui-même. Mais il ne s’oublie jamais totalement ! Un peu de solitude ne fait pas de mal. Eteins ton écran et tu te retrouveras face à toi-même (et à Dieu) et ça ne te fera pas de mal. Tu te rassembleras, te concentreras et tu te retrouveras si tu t'es perdu en route ! ».
Oui, Pascal aurait parlé comme ça et nous aurait sans doute invités à lâcher nos mobiles et nos tablettes, à déconnecter pour entrer en nous-mêmes quand Aristote nous aurait expliqué que nous ne sommes que groupes Facebook, followers, friends, relations, carnets d’adresse et interactions. Sociaux donc.
Mais qu’aurait dit Rousseau ? Rousseau aurait dit que fréquenter la société corrompt le cœur de l’homme qui est à l’état de nature un agneau innocent. « Donnez lui un réseau social et l’homme se met à faire sa pub, à clasher son prochain, à spammer ses copains, bref, de même que la société pourrit l’individu, le réseau social abaisse le réseauteur ».
Sévère le Rousseau.
Sauf que ! Rousseau aurait apprécié, enfin je pense, qu’un réseau social soit un lieu d’échanges de l’information et des idées, un moyen de se rencontrer, de s’aimer, de participer à quelques "jeudi confessions", de travailler à plusieurs, de trouver des financements participatifs, de mettre en place des systèmes collaboratifs.
Je crois que Rousseau aurait aimé notamment le concept d’intelligence collective qui préfigure à toute forme de contrat social.
Alors, si à l’occasion de la sortie du livre de Cyril Bladier, Aristote, Pascal et Rousseau s’étaient vraiment retrouvés à discuter ensemble de l’animal social au temps d’internet, je pense que ces trois-là auraient été vite addicts à la puissance des réseaux.
Ils se seraient peut-être inscrits sur le Viadeo des philosophes ou le LinkedIn de la pensée politique. Nul doute qu’ils auraient fait copains-copains sur Facebook dont ils auraient utilisé le chat pour discuter et peut-être aurait-il eu recours à Twitter pour afficher leurs désaccords. Peut-être aussi se serait-ils servis de Youtube pour enregistrer leurs cours magistraux (et faire des MOOC ?), diffuser leur pensée et créer leur propre télé sociale.
Peut-être se serait-ils servis de ces réseaux pour recruter des assistants, des disciples. Peut-être auraient-ils utilisé ces réseaux pour faire leur pub et pratiquer le personnal branding.
J’ignore ce que ces brillants esprits auraient fait des réseaux sociaux s’ils avaient vécu avec notre temps et pas dans le leur.
Alors si vous me demandez quelle est l’utilité d’un réseau social, je vous répondrai qu’un réseau social est ce que nous sommes capables d’en faire quand nous sommes dignes de ces outils géniaux et que nous sommes des êtres humains tournés vers autrui : une grande et belle occasion d’exercer notre intelligence, notre envie d’aller vers les autres ainsi qu'une sorte de défi à la tentation permanente du repli sur soi.
Comme Pascal a fait le pari de Dieu, celui qui lira le livre de Cyril Bladier fera implicitement le pari de l’intelligence des utilisateurs des réseaux sociaux.
Pour cette sorte de baptême qu’est toujours une préface trois penseurs ont été convoqués. Trois grands esprits qui ne se sont jamais rencontrés mais qui ont en commun un sujet : l’homme en tant qu’animal social. Très modestement, Aristote, Pascal et Rousseau. Pour le valeureux Cyril il fallait au moins ceux-là. Je les ai donc sortis de leurs temps respectifs pour qu’ils élaborent une théorie du réseau social, ensemble et sur la base de leurs connaissances mutualisées. Les astreignant à lire le travail de Cyril, voilà ce qu’ils en disent.
Ce qui suit a été réalisé presque sans trucage.
Aristote dirait ceci. « Je vous l’avais bien dit ! L’homme est un animal social, et au contraire des animaux, sa nature le pousse vers les autres. Facebook, Viadéo, Twitter, LikedIn, l’invention de tous ces réseaux prouve que j’avais raison. Poke Cyril Baldier qui fait un excellent travail au service de la cité. »
Sauf que Pascal débarquerait avec un café et modèrerait dans l’open-space l’enthousiasme d’Aristote avec une super vanne comme elles circulent de temps à autres sur Twitter. Voilà ce que lancerait Pascal dans sa Keynote : « Tout doux, tout doux ! Aristote un ami qui vous veut du bien, certes. Mais n’oubliez pas une chose, l’homme est seul et les autres n’y peuvent rien. Savez-vous ce que cherche l’homme dans un réseau social ? Il cherche l’oubli de lui-même. Mais il ne s’oublie jamais totalement ! Un peu de solitude ne fait pas de mal. Eteins ton écran et tu te retrouveras face à toi-même (et à Dieu) et ça ne te fera pas de mal. Tu te rassembleras, te concentreras et tu te retrouveras si tu t'es perdu en route ! ».
Oui, Pascal aurait parlé comme ça et nous aurait sans doute invités à lâcher nos mobiles et nos tablettes, à déconnecter pour entrer en nous-mêmes quand Aristote nous aurait expliqué que nous ne sommes que groupes Facebook, followers, friends, relations, carnets d’adresse et interactions. Sociaux donc.
Mais qu’aurait dit Rousseau ? Rousseau aurait dit que fréquenter la société corrompt le cœur de l’homme qui est à l’état de nature un agneau innocent. « Donnez lui un réseau social et l’homme se met à faire sa pub, à clasher son prochain, à spammer ses copains, bref, de même que la société pourrit l’individu, le réseau social abaisse le réseauteur ».
Sévère le Rousseau.
Sauf que ! Rousseau aurait apprécié, enfin je pense, qu’un réseau social soit un lieu d’échanges de l’information et des idées, un moyen de se rencontrer, de s’aimer, de participer à quelques "jeudi confessions", de travailler à plusieurs, de trouver des financements participatifs, de mettre en place des systèmes collaboratifs.
Je crois que Rousseau aurait aimé notamment le concept d’intelligence collective qui préfigure à toute forme de contrat social.
Alors, si à l’occasion de la sortie du livre de Cyril Bladier, Aristote, Pascal et Rousseau s’étaient vraiment retrouvés à discuter ensemble de l’animal social au temps d’internet, je pense que ces trois-là auraient été vite addicts à la puissance des réseaux.
Ils se seraient peut-être inscrits sur le Viadeo des philosophes ou le LinkedIn de la pensée politique. Nul doute qu’ils auraient fait copains-copains sur Facebook dont ils auraient utilisé le chat pour discuter et peut-être aurait-il eu recours à Twitter pour afficher leurs désaccords. Peut-être aussi se serait-ils servis de Youtube pour enregistrer leurs cours magistraux (et faire des MOOC ?), diffuser leur pensée et créer leur propre télé sociale.
Peut-être se serait-ils servis de ces réseaux pour recruter des assistants, des disciples. Peut-être auraient-ils utilisé ces réseaux pour faire leur pub et pratiquer le personnal branding.
J’ignore ce que ces brillants esprits auraient fait des réseaux sociaux s’ils avaient vécu avec notre temps et pas dans le leur.
Alors si vous me demandez quelle est l’utilité d’un réseau social, je vous répondrai qu’un réseau social est ce que nous sommes capables d’en faire quand nous sommes dignes de ces outils géniaux et que nous sommes des êtres humains tournés vers autrui : une grande et belle occasion d’exercer notre intelligence, notre envie d’aller vers les autres ainsi qu'une sorte de défi à la tentation permanente du repli sur soi.
Comme Pascal a fait le pari de Dieu, celui qui lira le livre de Cyril Bladier fera implicitement le pari de l’intelligence des utilisateurs des réseaux sociaux.
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