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Dans trois décennies, la pénurie de nourriture pourrait conduire à des révoltes et plus encore des guerres de la faim pour mettre la main sur les ressources alimentaires. Et ce n’est pas de la science-fiction et une nouvelle version du film Soleil Vert, mais une prévision très sérieuse de l’agence fédérale américaine pour le développement international, USAID (U.S. Agency for International Development). Il se pourrait fort bien qu’en 2050 il n’y ait tout simplement plus assez de terres cultivables, d’eau et d’énergie pour nourrir les 9,6 milliards d’habitants que devrait compter la terre à ce moment là contre 7 milliards aujourd’hui.
Techniquement, les agriculteurs produisent aujourd’hui suffisamment de nourriture pour alimenter tout le monde. Pourtant, presque un milliard de personnes sur la planète ont faim, la plupart du temps (en-dehors des guerres) parce que la nourriture est trop chère ou qu’elle n’est pas disponible au bon endroit. Ce chiffre pourrait empirer de façon dramatique.
Car la question de la production d’aliments n’est pas linéaire. Pour éviter les famines, les agriculteurs devraient doubler leur production d’ici 2050 alors même que la population ne sera pas multipliée par deux. La moitié de l’augmentation de la consommation de nourriture estimée à l’échelle mondiale sera liée à l’augmentation des revenus. Plus les habitants des pays en développement s’enrichissent, plus leur alimentation devient riche en viande et en produits laitiers. Et il faut 13 livres de céréales pour produire une livre de bœuf.
Ne pouvons-nous pas simplement cultiver davantage? Cela s’annonce difficile. La moitié des terres couvertes de végétation est déjà consacrée à l’agriculture. Défricher davantage notamment déboiser les forêts tropicales, constituerait une véritable catastrophe écologique. Il faut augmenter les rendements mais cela coûte cher, prend du temps pour se diffuser et se mettre en œuvre et présente aussi un danger écologique.
«Les questions de nourriture peuvent devenir politiquement aussi déstabilisantes en 2050 que les questions d’énergie aujourd’hui», prévient Fred Davies, conseiller scientifique du bureau de sécurité alimentaire de USAID.
Le développement des biotechnologies et la diffusion plus large des techniques industrielles de culture pourraient ne pas suffire pour répondre aux besoins d’une population humaine grandissante estime Fred Davies. D’autant plus que les progrès techniques ont du mal à atteindre les petites fermes des pays en développement où se trouve le potentiel pour accroître la production de nourriture.
Une des solutions envisagée par USAID consisterait à transférer en partie la production de nourriture des cultures classiques de maïs, de blé, de riz vers l’horticulture qui est plus productive et répond directement au besoin des métropoles qui ne vont cesser de grandir dans les prochaines décennies. «Il faut mettre l’accent sur l’horticulture à haute valeur ajoutée» explique Fred Davies.
Et puis la solution est aussi démographique, mais dépend du niveau de développement. L’augmentation du pouvoir d’achat des populations et de leur niveau d’éducation a un impact direct sur la natalité qui baisse.
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