lundi 28 avril 2014

La stigmergie pour entrer dans l'ère de la contribution

La stigmergie, une nouvelle forme de gouvernance auto-gérée peut-elle nous aider à favoriser l'intelligence collective, donner du sens à nos actions et rendre explicite une conscience collective ?
L'envie de partager avec vous cette chronique est née de la lecture d'un des billets du blog de Lilian RICAUD. Il décrivait une méthode qui m'était totalement inconnue. Le suivi d'un de mes sujets de prédilection sur un réseau social m'a permis de récupérer ce riche exposé.

Mon premier réflexe à été de créer une carte mentale (voir ci-dessous)
pour fixer dans ma tête les points clés de la stigmergie. Cela m'a permis de comprendre que cette démarche de communication indirecte où les individus communiquent entre eux en modifiant leur environnement, existait à l'état naturel.

Les fourmis et les termites utilisent cette méthode pour construire et pérenniser leur communauté.

La stigmergie est un mode de communication indirecte où les individus communiquent entre eux en modifiant leur environnement; elle s'articule sur un mécanisme de coordination indirecte entre agents ou actions. Le principe est qu’une trace laissée par une action dans l’environnement stimule l’accomplissement de l’action suivante, que ce soit par le même agent ou un agent différent. Nous reconnaîtrons bien là les comportements des insectes sociaux que sont les termites et les fourmis.Il m'est alors apparu évident que l'avénement d'Internet, des réseaux sociaux et de la mise en œuvre d'organisations collaboratives dans les entreprises avaient favorisé l'éclosion de cette nouvelle démarche dans notre quotidien d'humains connectés.Cet article en est un exemple caractéristique,le connectivisme qui permet de s'informer quelque soit l'endroit, l'heure où le support utilisé, la sérendipité, le fait de découvrir, dans ce cas,  une nouvelle gouvernance de manière fortuite, la synchronicité qui favorise le déclenchement cognitif de la mise en valeur des sujets et des acteurs que je suis régulièrementCette expérience m'a permis de vivre et  de comprendre ce que c'était, pour nous les internautes, la stigmergie. Une trace laissé par un bloggeur, reprise par un autre et distribuée à la communauté pour qu'elle puise se l'approprier et l'enrichir.
La richesse de cette démarche est basée sur l'autonomie complète, la participation de l'individu est libre, un individu ou groupe peuvent créer librement une alternative qui correspond plus précisément à leur environnement propre. En revanche, son point faible réside dans le fait qu'elle n'est pas assignée à un objectif clair, précis et connu de tous.

Cette démarche se distingue des modèles de gouvernance actuels :
  • le modèle de compétition, basé sur l'autorité des personnes ou de l'organisation qui approuvent les actions
  • le modèle de coopération, basé sur le consensus d'un groupe qui approuve les actions 
Le modèle de compétition affiche clairement les objectifs, facilite le contrôle; en revanche il génère de la redondance, ralentit le processus, favorise la surconsommation, freine la collaboration et limite la créativité.
Le modèle de coopération favorise la voie démocratique au sein d'un groupe, l'objectif est validé par l'ensemble des participants,  il est efficace sur les équipes de petites tailles (< 8 personnes); en revanche il est consommateur de temps, chaque action nécessite l'obtention du consensus par l'ensemble des membres de l'équipe.
Si l'on prend un peu de recul, le premier modèle correspond à l'économie de la compétition dans laquelle, nous sommes toujours et qui prédomine encore à l'heure actuelle. Elle est principalement basée sur la valorisation d'acteurs ou d'organisation dominante.
L'avénement d'internet et des réseaux sociaux nous a permis d'entrer dans l'économie de la relation, un écosystème basé sur le partage des connaissances et la mise en relation des acteurs pour atteindre un objectif de manière plus efficace. 
La stigmergie peut-elle remplacer les 2 autres modèles ? Je n'en suis pas du tout convaincu à l'heure où j'écris cet article. En revanche elle nous a permis de rentrer dans l'économie de la contribution, une voie qui favorise l'intelligence collective.
Mais sommes nous prêts à embrasser ce nouveau modèle ? L'organisation actuelle des entreprises ou des états est-elle prête à s'appuyer sur ce modèle auto-géré. Les contributeurs sont-ils prêts à donner, tout le temps, sans contrepartie ? 
Le travail fournit en tant que contributeur peut-il un jour être rémunéré ? Sous quelle forme ? Doit-on clarifier et formaliser les différences entre l'emploi et le travail pour y parvenir ? 
Voilà les questions que soulève cette nouvelle forme de gouvernance, la stigmergie pourra-t-elle y apporter une réponse ? 
Quoi qu'il en soit la démarche apporte des éléments de réponse pour mettre en oeuvre de l'intelligence collective, donner du sens pour faire fructifier le bien commun et construire une conscience collective. Que demander de plus ?

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