Cœur et vision : sont-ils liés ?
Le cerveau, principal organe du système nerveux, contrôle et régule les autres systèmes d’organes du corps. Il va ainsi enregistrer chaque pulsation cardiaque. De là, les chercheurs ont émis une hypothèse : les fluctuations de cette activité interne et non maîtrisée par l’individu auraient une influence sur les performances cognitives et sensorielles.Le projet de recherche, conduit auprès de 17 volontaires, a permis d’observer l’association de l’activité cérébrale et des battements du cœur de ces derniers pendant qu’ils effectuaient des tests visuels. Pour cela, les chercheurs ont fait appel à une technique d’imagerie médicale, la magnétoencéphalographie : plus de 300 capteurs sont placés sur le crâne d’un individu permettant ainsi d’observer de manière très précise l’activité des neurones. Catherine Tallon-Baudry, co-auteur des travaux, explique : «Dans notre cas, nous avons recherché les zones cérébrales dont l’activité est associée aux battements du cœur. Nous en avons retrouvé deux biens distinctes : à chaque pulsation, ces régions s’allument. Elles détectent le battement de façon inconsciente pour le sujet.»
Quels sont les résultats des tests visuels ?
Depuis un écran d’ordinateur, les 17 volontaires ont regardé à plusieurs reprises une image visible qu’une fois sur deux car faiblement contrastée. Pendant chaque test, les chercheurs ont essayé de corréler la réponse, c’est-à-dire si l’individu voyait ou non l’image, avec l’activité cérébrale associée aux pulsations cardiaques. «Nous avons testé ce phénomène dans des conditions normales : il ne s’agissait pas de stimuler artificiellement le rythme cardiaque, mais de savoir si les variations de l’activité spontanée et normale du cerveau générée par les battements du cœur interfère avec l’acuité visuelle » précise la chercheuse.Le constat est sans appel : plus l’activité cérébrale associée aux battements du cœur était importante et plus les volontaires apercevaient l’image faiblement contrastée. "Rétrospectivement, en analysant les réponses neuronales, nous sommes capables de prédire si un sujet va voir l’objet faiblement contrasté. C’est comme si les signaux en provenance des organes du corps pouvaient permettre à la personne de développer des sensations plus fines qui, finalement, nous différencient d'un robot équipé d'une caméra traitant l'information visuelle. Ces résultats confirment le fait que la perception du corps par le cerveau influe sur les fonctions sensorielles. Nous l’avons testé ici sur la vue, mais à priori ces conclusions devraient concerner les autres sens, comme l’ouïe" explique Catherine Tallon-Baudry.
Source :
Inserm, Le cerveau adapte la vue en fonction du coeur
http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/le-cerveau-adapte-la-vue-en-fonction-du-caeur
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