Non, vous n'avez pas besoin d'être un robot pour activer cette fonction. Dans une étude publiée mercredi 16 avril dans le Journal of Neuroscience, deux chercheurs de l'université Simon Fraser de Vancouver expliquent avoir repéré une activité cérébrale spécifique qui permettrait de bloquer les distractions visuelles et nous éviterait ainsi d'être déconcentrés à la moindre occasion.
Supprimer les informations non pertinentes
Les auteurs de l'étude, John McDonald et John Gaspar, sont respectivement professeur et doctorant en psychologie. "C'est la première étude qui révèle que notre cerveau s'appuie sur un mécanisme actif de suppression destiné à nous empêcher d'être distrait par des informations non pertinentes lorsqu'on est concentré sur une idée ou une tâche particulière", précise le site de l'université Simon Fraser. Cependant, un certain nombre de facteurs génétiques et/ou environnementaux pourraient réduire voire même supprimer cette activité cérébrale, ce qui explique que tout le monde n'est pas égal face à ces distractions.
Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont conduit trois expériences durant lesquelles 47 étudiants, d'une moyenne d'âge de 21 ans, ont dû effectuer une recherche visuelle leur demandant de se concentrer. Leurs concentration et déconcentration, ainsi que le processus de suppression des objets inutiles dans l'accomplissement de leur tâche ont été mesurés grâce à des capteurs. Intégrés dans un casque, ils ont permis d'enregistrer les signaux électriques correspondant à l'activité cérébrale. Cela a permis à John McDonald et John Gaspar de localiser cette activité spécifique de suppression, dont le mécanisme n'avait pu être expliqué jusqu'ici. Selon John McDonald, c'est une découverte d'autant plus importante que les autres études se focalisaient plutôt, jusqu'ici, sur les processus consistant à isoler les objets pertinents dans le champ visuel, un peu comme quand on joue à "Où est Charlie ?". Le cerveau serait donc aussi capable de "faire le tri" dans l'autre sens, et ce afin d'optimiser son niveau de concentration. Un enseignement qui pourrait aider à mieux traiter les individus souffrant de troubles de l'attention. Pour plus de détails, vous pouvez retrouver l'intégralité de l'étude publiée en pdf (en anglais).