MATIGNON
Et si….
Perplexité autour de nous ces temps-ci, devant une sorte d’absurde!!!
- Des millions de personnes sont privées d’emploi et n’aspirent qu’à une chose : pouvoir travailler.
- Des millions de salariés ont un emploi et n’aspirent qu’à une chose : pouvoir se reposer.
- Des millions de fonctionnaires ont la sécurité et n’aspirent qu’à une chose : pouvoir avoir davantage de marge de manœuvre, sans cette échelle hiérarchique pesante empêchant toute spontanéité, toute initiative.
- Des millions de salariés du privé se sentent sous la pression de l’insécurité, des délais à tenir, des coûts à compresser et n’aspirent qu’à une chose: avoir une certaine sérénité avec un peu de temps pour pouvoir réfléchir, monter des projets, …. dans une atmosphère de sécurité.
- Des millions d’indépendants, commerçants, artisans, professionnels libéraux se sentent en survie et travaillent sans relâche, avec une pression toujours plus forte des lois, des contrôles administratifs en tous genres, … et n’aspirent qu’à une chose : des RTT.
- Des millions de cadres sacrifient leur vie privée en travaillant jusqu’à plus d’heures , samedi, dimanche compris et n’aspirent qu’à une chose : se vider la tête de leur charge mentale, des injonctions paradoxales et aspirent à pouvoir être « chefs d’eux-mêmes ».
- Des millions de cols blancs ou cols bleus, robotisés pour la plupart, avec un travail sans sens, n’aspirent eux qu’à pouvoir prendre des responsabilités .
- Des millions de jeunes n’entrent pas sur le marché du travail car leurs employeurs aimeraient tant qu’ils soient immédiatement opérationnels.
- Des millions de quinquagénaires sont sortis du marché du travail car leurs employeurs estiment qu’ils coûtent trop cher et que des plus jeunes feraient bien l’affaire.
- Des millions de français seconde génération se voient les portes fermées à tout possibilité de faire leur place et prouver que leur double identité est un plus plutôt qu’un handicap .
- Des millions de français de souche répugnent à embrasser des métiers d’artisanat et de service à leur yeux pas assez nobles ou avec des horaires trop contraignants.
- Des millions d’enfants s’ennuient à l’école et en sont réduits à la violence contre eux-mêmes ou contre les autres, histoire d’avoir leur dose d’adrénaline nécessaire pour se sentir vivants.
Les nouveaux artisans, agriculteurs ou commerçants, ayant fait le pas de devenir « chefs d’eux-mêmes » , embrassant leur nouveau métier avec enthousiasme et passion , se voient contraints de fermer boutique tantôt suite à des contrôles administratifs et fiscaux quelque peu tatillons, tantôt par crise de trésorerie pour peu qu’ils aient remporté des marchés avec le secteur public ou territorial réputé pour payer leurs fournisseurs avec des délais impossibles.
Des formateurs des écoles de Chambre de commerce et d’Industrie me racontaient combien il était difficile pour les jeunes Mohamed, Fatima, Kim, Mamadou de trouver du travail malgré leur réussite scolaire. Mes étudiants en Master de Sécurité industrielle me demandaient s’ils auraient davantage de chance de trouver du travail s’ils poursuivaient leurs études jusqu’à un DESS, tant la suspicion sur eux pesait !
Je reçois tous les jours des personnes d’à peine 45 ans qui ne retrouvent plus de travail parce que trop vieux ( sic !) et qui vont donc se reconvertir en consultants.
Et je rencontre des cadres juste en dessous des managers 1ère ligne qui souffrent de ne pouvoir prendre d’initiatives, qui souffrent des discours paradoxaux de type « innovez, innovez « pour s’entendre coupés dans leurs élans d’innovation pourtant mûrement réfléchis.
Des personnes en recherche d’emploi se voient conviés à devoir avoir 5-6 entretiens de recrutement successifs, même pour des postes sans grand enjeu.
Des processus d’embauche parfois malsains et sans doute très coûteux mettent en compétition, sous forme de jeu, des candidats pendant plusieurs jours !
Des processus d’appels d’offres complexes et longs sont soumis pour des interventions courtes d’une ou deux journées, pour une cinquantaine de personnes maximum, comme s’il s’agissait d’un grand projet architectural modifiant considérablement la vie de millions de personnes.
Tant de paradoxes, tant de souffrances, tant de frustrations! Que d’énergie, de rêves, de talents, de créativité sous employés, déviés, étouffés dans l’oeuf!
Et pourtant:
Autour de nous, des jeunes, plein de rêves, de projets , d’entrain, curieux sur le monde, curieux d’expérimenter, comprennent vite que leur place n’est pas ici . On assiste à un incroyable ballet de jeunes partant voyager avec 3 francs – 6 sous, se débrouillant seuls, en totale autonomie et indépendance financière, loin des chemins de Katmandou des années 70, loin aussi des business schools payées chères par des parents aisés. Ils vont chercher ailleurs l’estime de soi qu’ils ne peuvent trouver ici .
Autour de nous, des jeunes français de première ou seconde génération deviennent patrons de cafés, de brasseries, de boulangeries, de services de plomberie, dépannage, de bazars, souvent sur-diplomés, sont sur les marchés dès 5 heures du matin. Parfois je me dis que si l’on devait mettre dehors tous les émigrés et leurs enfants, on n’aurait plus grand chose à se mettre sous la dent ! plus de pain, plus de fruits et légumes, … et nos fuites d’eau ou WC bouchés pourraient le rester bien longtemps !!!!
Autour de nous, des jeunes quinqua arrivent à faire le deuil de leurs illusions de carrière et montrent une énergie magnifique pour se reconvertir totalement et redémarrer un nouveau projet professionnel.
Où est-ce que cela coince ?
- Pourquoi ne sait-on pas utiliser l’énergie de la jeunesse, sa soif d’apprendre, son ouverture sur le monde, sa faculté de débrouillardise, sa faculté à prendre des risques ?
- Pourquoi ne sait-on pas utiliser la sagesse et l’expérience des plus anciens, leur capacité et leur goût à transmettre, à mettre en réseau les connaissances et relations bâties de longue date ?
- Pourquoi ne sait-on pas utiliser cette énergie d’entrepreneuriat de ces jeunes français qui ont une revanche à prendre, qui ne demandent qu’à entreprendre, créer, innover?
- Pourquoi nos managers sont-ils payés à effectuer du contrôle plus qu’à révéler des talents, à faire émerger et à accompagner des projets, à catalyser l’intelligence et la créativité collective? On estime que 61% des managers créent des climats de travail démotivants !!! Quel que soit le secteur, il est estimé que 65% des employés préfèreraient changer de chef plutôt que d’obtenir une augmentation !
- Et d’apprendre aujourd’hui que 27 000 heures sont perdues en réunions, et que 9 managers sur 10 disent y predre leur temps, s’y ennuyer, voire s’y assoupir!!!
L’ascenceur social est en panne lit-on parfois dans les journaux ! Pourquoi ?
Il semble que tout le monde ait peur:
- peur des jeunes
- peur des diplômés
- peur des autodidactes
- peur du différent
- peur du «pas tout à fait blanc»
- peur de l’expérience forte
- peur du « plus tout jeune »
- peur de la prise d’initiatives
- peur du plaisir
- peur de son propre plaisir
- peur de se tromper
- peur de parier sur l’avenir
- peur de son intuition
- …
Pourtant, il suffirait de peu pour libérer toute cette énergie .
Pourtant, tout le monde aurait à y gagner ! Y compris les chefs d’entreprise, y compris le management !
Il suffirait de simplement changer de paradigme mental!
- Passer de « je dois » à « j’ai envie »
- Passer du « il faut » à « et chiche que »
- Passer du « plaisir du résultat » au « plaisir du process »
- Passer du » moi je » au « toi et moi » et « moi et nous »
- Passer de la « récompense financière » au « bravo » sincère, yeux dans les yeux
- Passer de l’effort au plaisir
- Passer de la peur à la confiance
A Saillans, dans la Drôme, un groupe d’habitants a réussi à entraîner quasiment tout le village pour tenter une expérience collaborative pour administrer leur petite ville. Ils viennent de gagner aux élections municipales – Et les anciens étaient souvent les plus motivés !!! Ils ont rêvé l’impossible et ça a marché !
Des enseignants se rassemblent pour créer des projets pédagogiques qui redonnent une place à l’apprenant, qui ouvrent l’école sur l’extérieur, qui créent des passerelles inter-générationnelles, ou pour créer au sein même de l’enseignement public des écoles où directeurs, enseignants, parents et élèves reconsidèent tous leur rôle au sein de leur système éducatif.
Ici et là , des entreprises ont radicalement changé leurs modes de management, en supprimant justement le management et en s’appuyant sur la confiance, la responsabilisation, la motivation, la reconnaissance, l’autonomie. Chacun selon des modalités différentes( ateliers autonomes, sociocratie, renversement de la pyramide, self management…). Et ce ne sont pas que des PME, ou des start-ups – On y trouve des entreprises leaders de leurs marchés, à échelle internationale (cf. la société « Gore » le fameux fabriquant de « Goretex »). Mais toutes ont compris qu’en redonnant à chacun «le cœur à l’ouvrage », tout le monde était gagnant: la créativité se libère, la prise de décision se fait en connaissance de conséquences, les erreurs sont sources d’apprentissages, l’innovation est permanente, … L’entreprise ouverte sur l’extérieur sait ainsi s’adapter aux changements de son environnement avec beaucoup de flexibilité et… de rentabilité
Il suffit juste que chacun puisse prendre sa juste place et que cette juste place soit reconnue et valorisée.
L’innovation de demain ne sera ni une innovation de process, ni une innovation de produits ou services, ni une innovation de marché, mais bel et bien une innovation de gouvernance, qui intègre toutes les autres innovations, et ce, tant à l’échelle d’une PME que d’une grande organisation, tant à l’échelle d’un village que d’un territoire.
Afin que chacun puisse être heureux d’habiter là où il habite, et de travailler là où il travaille., d’apprendre là où il apprend. Cette vision de réhabilitation de l’exigence d’être heureux et de faire le bonheur autour de soi pourrait être taxée de vision « Bisounours » pour employer un terme bien trop péjoratif à la mode. Mais il s’agit bien une vision qui fait sens pour chacun d’entre nous et qui nous relie à ce qui est essentiel pour tout être humain et tout organisme vivant: déployer ce pourquoi il est sur terre, ses talents, ses désirs, ses apprentissages, s’allier avec d’autres pour co-créer, s’adapter, changer, apprendre ….
Et si on y croyait?
Et si on s’y mettait?
On a juste besoin d’un peu de créativité et … de courage!
Isabelle Jacob
Inspiré en partie du séminaire sur l’innovation managériale: changement de paradigme animé par Eric Lardinois au Centre Iris en décembre 2013.
Avril 2014
Perplexité autour de nous ces temps-ci, devant une sorte d’absurde!!!
- Des millions de personnes sont privées d’emploi et n’aspirent qu’à une chose : pouvoir travailler.
- Des millions de salariés ont un emploi et n’aspirent qu’à une chose : pouvoir se reposer.
- Des millions de fonctionnaires ont la sécurité et n’aspirent qu’à une chose : pouvoir avoir davantage de marge de manœuvre, sans cette échelle hiérarchique pesante empêchant toute spontanéité, toute initiative.
- Des millions de salariés du privé se sentent sous la pression de l’insécurité, des délais à tenir, des coûts à compresser et n’aspirent qu’à une chose: avoir une certaine sérénité avec un peu de temps pour pouvoir réfléchir, monter des projets, …. dans une atmosphère de sécurité.
- Des millions d’indépendants, commerçants, artisans, professionnels libéraux se sentent en survie et travaillent sans relâche, avec une pression toujours plus forte des lois, des contrôles administratifs en tous genres, … et n’aspirent qu’à une chose : des RTT.
- Des millions de cadres sacrifient leur vie privée en travaillant jusqu’à plus d’heures , samedi, dimanche compris et n’aspirent qu’à une chose : se vider la tête de leur charge mentale, des injonctions paradoxales et aspirent à pouvoir être « chefs d’eux-mêmes ».
- Des millions de cols blancs ou cols bleus, robotisés pour la plupart, avec un travail sans sens, n’aspirent eux qu’à pouvoir prendre des responsabilités .
- Des millions de jeunes n’entrent pas sur le marché du travail car leurs employeurs aimeraient tant qu’ils soient immédiatement opérationnels.
- Des millions de quinquagénaires sont sortis du marché du travail car leurs employeurs estiment qu’ils coûtent trop cher et que des plus jeunes feraient bien l’affaire.
- Des millions de français seconde génération se voient les portes fermées à tout possibilité de faire leur place et prouver que leur double identité est un plus plutôt qu’un handicap .
- Des millions de français de souche répugnent à embrasser des métiers d’artisanat et de service à leur yeux pas assez nobles ou avec des horaires trop contraignants.
- Des millions d’enfants s’ennuient à l’école et en sont réduits à la violence contre eux-mêmes ou contre les autres, histoire d’avoir leur dose d’adrénaline nécessaire pour se sentir vivants.
Les nouveaux artisans, agriculteurs ou commerçants, ayant fait le pas de devenir « chefs d’eux-mêmes » , embrassant leur nouveau métier avec enthousiasme et passion , se voient contraints de fermer boutique tantôt suite à des contrôles administratifs et fiscaux quelque peu tatillons, tantôt par crise de trésorerie pour peu qu’ils aient remporté des marchés avec le secteur public ou territorial réputé pour payer leurs fournisseurs avec des délais impossibles.
Des formateurs des écoles de Chambre de commerce et d’Industrie me racontaient combien il était difficile pour les jeunes Mohamed, Fatima, Kim, Mamadou de trouver du travail malgré leur réussite scolaire. Mes étudiants en Master de Sécurité industrielle me demandaient s’ils auraient davantage de chance de trouver du travail s’ils poursuivaient leurs études jusqu’à un DESS, tant la suspicion sur eux pesait !
Je reçois tous les jours des personnes d’à peine 45 ans qui ne retrouvent plus de travail parce que trop vieux ( sic !) et qui vont donc se reconvertir en consultants.
Et je rencontre des cadres juste en dessous des managers 1ère ligne qui souffrent de ne pouvoir prendre d’initiatives, qui souffrent des discours paradoxaux de type « innovez, innovez « pour s’entendre coupés dans leurs élans d’innovation pourtant mûrement réfléchis.
Des personnes en recherche d’emploi se voient conviés à devoir avoir 5-6 entretiens de recrutement successifs, même pour des postes sans grand enjeu.
Des processus d’embauche parfois malsains et sans doute très coûteux mettent en compétition, sous forme de jeu, des candidats pendant plusieurs jours !
Des processus d’appels d’offres complexes et longs sont soumis pour des interventions courtes d’une ou deux journées, pour une cinquantaine de personnes maximum, comme s’il s’agissait d’un grand projet architectural modifiant considérablement la vie de millions de personnes.
Tant de paradoxes, tant de souffrances, tant de frustrations! Que d’énergie, de rêves, de talents, de créativité sous employés, déviés, étouffés dans l’oeuf!
Et pourtant:
Autour de nous, des jeunes, plein de rêves, de projets , d’entrain, curieux sur le monde, curieux d’expérimenter, comprennent vite que leur place n’est pas ici . On assiste à un incroyable ballet de jeunes partant voyager avec 3 francs – 6 sous, se débrouillant seuls, en totale autonomie et indépendance financière, loin des chemins de Katmandou des années 70, loin aussi des business schools payées chères par des parents aisés. Ils vont chercher ailleurs l’estime de soi qu’ils ne peuvent trouver ici .
Autour de nous, des jeunes français de première ou seconde génération deviennent patrons de cafés, de brasseries, de boulangeries, de services de plomberie, dépannage, de bazars, souvent sur-diplomés, sont sur les marchés dès 5 heures du matin. Parfois je me dis que si l’on devait mettre dehors tous les émigrés et leurs enfants, on n’aurait plus grand chose à se mettre sous la dent ! plus de pain, plus de fruits et légumes, … et nos fuites d’eau ou WC bouchés pourraient le rester bien longtemps !!!!
Autour de nous, des jeunes quinqua arrivent à faire le deuil de leurs illusions de carrière et montrent une énergie magnifique pour se reconvertir totalement et redémarrer un nouveau projet professionnel.
Où est-ce que cela coince ?
- Pourquoi ne sait-on pas utiliser l’énergie de la jeunesse, sa soif d’apprendre, son ouverture sur le monde, sa faculté de débrouillardise, sa faculté à prendre des risques ?
- Pourquoi ne sait-on pas utiliser la sagesse et l’expérience des plus anciens, leur capacité et leur goût à transmettre, à mettre en réseau les connaissances et relations bâties de longue date ?
- Pourquoi ne sait-on pas utiliser cette énergie d’entrepreneuriat de ces jeunes français qui ont une revanche à prendre, qui ne demandent qu’à entreprendre, créer, innover?
- Pourquoi nos managers sont-ils payés à effectuer du contrôle plus qu’à révéler des talents, à faire émerger et à accompagner des projets, à catalyser l’intelligence et la créativité collective? On estime que 61% des managers créent des climats de travail démotivants !!! Quel que soit le secteur, il est estimé que 65% des employés préfèreraient changer de chef plutôt que d’obtenir une augmentation !
- Et d’apprendre aujourd’hui que 27 000 heures sont perdues en réunions, et que 9 managers sur 10 disent y predre leur temps, s’y ennuyer, voire s’y assoupir!!!
L’ascenceur social est en panne lit-on parfois dans les journaux ! Pourquoi ?
Il semble que tout le monde ait peur:
- peur des jeunes
- peur des diplômés
- peur des autodidactes
- peur du différent
- peur du «pas tout à fait blanc»
- peur de l’expérience forte
- peur du « plus tout jeune »
- peur de la prise d’initiatives
- peur du plaisir
- peur de son propre plaisir
- peur de se tromper
- peur de parier sur l’avenir
- peur de son intuition
- …
Pourtant, il suffirait de peu pour libérer toute cette énergie .
Pourtant, tout le monde aurait à y gagner ! Y compris les chefs d’entreprise, y compris le management !
Il suffirait de simplement changer de paradigme mental!
- Passer de « je dois » à « j’ai envie »
- Passer du « il faut » à « et chiche que »
- Passer du « plaisir du résultat » au « plaisir du process »
- Passer du » moi je » au « toi et moi » et « moi et nous »
- Passer de la « récompense financière » au « bravo » sincère, yeux dans les yeux
- Passer de l’effort au plaisir
- Passer de la peur à la confiance
A Saillans, dans la Drôme, un groupe d’habitants a réussi à entraîner quasiment tout le village pour tenter une expérience collaborative pour administrer leur petite ville. Ils viennent de gagner aux élections municipales – Et les anciens étaient souvent les plus motivés !!! Ils ont rêvé l’impossible et ça a marché !
Des enseignants se rassemblent pour créer des projets pédagogiques qui redonnent une place à l’apprenant, qui ouvrent l’école sur l’extérieur, qui créent des passerelles inter-générationnelles, ou pour créer au sein même de l’enseignement public des écoles où directeurs, enseignants, parents et élèves reconsidèent tous leur rôle au sein de leur système éducatif.
Ici et là , des entreprises ont radicalement changé leurs modes de management, en supprimant justement le management et en s’appuyant sur la confiance, la responsabilisation, la motivation, la reconnaissance, l’autonomie. Chacun selon des modalités différentes( ateliers autonomes, sociocratie, renversement de la pyramide, self management…). Et ce ne sont pas que des PME, ou des start-ups – On y trouve des entreprises leaders de leurs marchés, à échelle internationale (cf. la société « Gore » le fameux fabriquant de « Goretex »). Mais toutes ont compris qu’en redonnant à chacun «le cœur à l’ouvrage », tout le monde était gagnant: la créativité se libère, la prise de décision se fait en connaissance de conséquences, les erreurs sont sources d’apprentissages, l’innovation est permanente, … L’entreprise ouverte sur l’extérieur sait ainsi s’adapter aux changements de son environnement avec beaucoup de flexibilité et… de rentabilité
Il suffit juste que chacun puisse prendre sa juste place et que cette juste place soit reconnue et valorisée.
L’innovation de demain ne sera ni une innovation de process, ni une innovation de produits ou services, ni une innovation de marché, mais bel et bien une innovation de gouvernance, qui intègre toutes les autres innovations, et ce, tant à l’échelle d’une PME que d’une grande organisation, tant à l’échelle d’un village que d’un territoire.
Afin que chacun puisse être heureux d’habiter là où il habite, et de travailler là où il travaille., d’apprendre là où il apprend. Cette vision de réhabilitation de l’exigence d’être heureux et de faire le bonheur autour de soi pourrait être taxée de vision « Bisounours » pour employer un terme bien trop péjoratif à la mode. Mais il s’agit bien une vision qui fait sens pour chacun d’entre nous et qui nous relie à ce qui est essentiel pour tout être humain et tout organisme vivant: déployer ce pourquoi il est sur terre, ses talents, ses désirs, ses apprentissages, s’allier avec d’autres pour co-créer, s’adapter, changer, apprendre ….
Et si on y croyait?
Et si on s’y mettait?
On a juste besoin d’un peu de créativité et … de courage!
Isabelle Jacob
Inspiré en partie du séminaire sur l’innovation managériale: changement de paradigme animé par Eric Lardinois au Centre Iris en décembre 2013.
Avril 2014
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