Cette commission était présidée par Valérie Langevin, Psychologue du travail à l’INRS.
Il s’agissait d’une commission sur
les risques psychosociaux qui, d’après la définition de l’agence de
Bilbao, incluent notamment les situations de stress, de harcèlement
moral et de violences externes. Ce vocable a été utilisé, mais également
d’autres, tels que stress, souffrance, santé mentale, charge mentale.
Le stress au travail est l’une des menaces les plus
importantes qui pèsent sur la santé des salariés, mais également sur la
performance des entreprises : il peut et doit être prévenu.
Concernant la réalité du phénomène, il apparaît que le
stress est le problème de santé le plus répandu dans le monde du travail
et qu’il s’aggravera probablement (Agence européenne de Bilbao, 2007).
Rappelons quelques données chiffrées (source : Fondation
européenne de Dublin, 2005) : 22 % des salariés européens se plaignent
de problèmes de santé en rapport avec le stress au travail ; le stress
est à l’origine de 50 à 60 % des journées de travail perdues ; 5 % des
salariés européens ont déclaré subir du harcèlement moral au travail. La
commission a évoqué deux modèles de stress au travail : le modèle de
Karasek, portant sur les déséquilibres entre les exigences de la tâche
et la marge de manœuvre décisionnelle et le modèle de Siegrist, portant
sur les déséquilibres entre les efforts et les récompenses.
L’état de stress – quant à lui - provient d’un
déséquilibre perçu entre les exigences du poste de travail et les moyens
d’y répondre. Il passe par la mise en œuvre de mécanismes
physiologiques, décrits à travers trois phases dans le modèle de Selye.
Si l’état de stress devient chronique, la personne entre dans une phase
d’épuisement d’un point de vue physiologique.
Au-delà des atteintes à la santé, il faut aussi rappeler
les conséquences négatives pour l’entreprise en termes d’absentéisme,
de turnover, de baisse de la performance et de la productivité,
d’altération de la qualité de service, etc.
Il existe en France une forte préoccupation sur les
risques psychosociaux dans le champ social. Les risques psychosociaux ne
sont plus considérés comme des risques mineurs, comme des
"sous-risques" professionnels.
Toutefois, de manière paradoxale, les actions de prévention sont encore trop peu nombreuses.
Pour expliquer ce paradoxe, la commission a listé les freins au développement de la prévention :
l’absence d’implication jusqu’à présent des pouvoirs publics (même si, avec le rapport Nasse-Légeron, la situation semble évoluer),
l’opposition entre une approche individuelle et une approche collective,
l’opposition entre une vision patronale et une vision syndicale des causes de stress et des causes des risques psychosociaux,
une médicalisation et des arrêts de travail qui protègent bien évidemment le salarié en souffrance, mais n’autorisent pas toujours à remonter jusqu’à la prévention,
une juridiciarisation enfin, parfois nécessaire mais souvent incertaine et qui, dans tous les cas, signe l’échec de la prévention.
l’absence d’implication jusqu’à présent des pouvoirs publics (même si, avec le rapport Nasse-Légeron, la situation semble évoluer),
l’opposition entre une approche individuelle et une approche collective,
l’opposition entre une vision patronale et une vision syndicale des causes de stress et des causes des risques psychosociaux,
une médicalisation et des arrêts de travail qui protègent bien évidemment le salarié en souffrance, mais n’autorisent pas toujours à remonter jusqu’à la prévention,
une juridiciarisation enfin, parfois nécessaire mais souvent incertaine et qui, dans tous les cas, signe l’échec de la prévention.
Un autre frein au développement de la prévention des
risques psychosociaux en France réside dans un certain nombre d’idées
reçues, par rapport au stress notamment. Celui-ci apparaît tout d’abord
comme un facteur positif, la pression permettant de dynamiser les
équipes. Il peut aussi être perçu comme une fatalité contre laquelle
nous ne pouvons rien : le stress serait une donnée macroéconomique et
nous n’aurions pas de prise sur un contexte hyper-concurrentiel de
mondialisation. Enfin, le stress est souvent considéré comme le signe
d’une vulnérabilité individuelle. Tant que les entreprises ne
parviendront pas à dépasser ces idées reçues, il sera assez difficile
d’avoir une approche de prévention à la source (prévention primaire).
Au niveau des entreprises, trois types d’action sont possibles :
La prévention primaire consiste à combattre les risques à la source, donc à réduire les sources de stress : ce sont des actions de prévention, assez longues à mettre en place, mais qui garantissent des effets à long terme.
La prévention secondaire concerne des actions visant à renforcer la résistance des salariés au stress par le biais de techniques de développement personnel : il s’avère que ce sont effectivement des actions de prévention efficaces à court terme et assez simples à mettre en place, mais dont l’inconvénient procède d’effets à court terme uniquement.
Enfin, la prévention tertiaire relève de la prise en charge des salariés en souffrance.
La prévention primaire consiste à combattre les risques à la source, donc à réduire les sources de stress : ce sont des actions de prévention, assez longues à mettre en place, mais qui garantissent des effets à long terme.
La prévention secondaire concerne des actions visant à renforcer la résistance des salariés au stress par le biais de techniques de développement personnel : il s’avère que ce sont effectivement des actions de prévention efficaces à court terme et assez simples à mettre en place, mais dont l’inconvénient procède d’effets à court terme uniquement.
Enfin, la prévention tertiaire relève de la prise en charge des salariés en souffrance.
Si ces trois niveaux de prévention sont complémentaires,
le défi actuel à relever est de faire porter les efforts sur la
prévention primaire, c’est-à-dire de réduire le risque à la source.
C’est ce type d’actions qui est le moins mis en œuvre dans les
entreprises. Ceci peut, sans doute, expliquer, en partie, le retard dont
il est question en matière de prévention des risques psychosociaux en
France.
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