jeudi 8 août 2013

Irak, Yémen, Syrie : "Al-Qaïda s'est lancée dans une stratégie de déstabilisation"


 
Deux ans après la mort d'Oussama ben Laden, le Yémen affirme avoir déjoué une attaque de grande ampleur d'Al-Qaïda dans le pays. L'organisation a aussi revendiqué une série d'attentats sanglants ces dernières semaines en Irak. Quant à la Syrie, de nombreux groupes de rebelles se revendiquent désormais de la mouvance islamiste. Assiste-t-on au réveil d'Al-Qaïda ou est-ce une impression trompeuse ? L'analyse de François Géré, spécialiste en géostratégie.

Des combattants islamistes irakiens avant leur départ pour le conflit syrien en juin dernier © Reuters - Thaler Al-Sudani
Le retour d'Al-Qaïda ? "Il y a une stratégie concertée et assez bien organisée pour déstabiliser plusieurs pays", affirme François Géré, président et fondateur de l'Institut français d'analyse stratégique. D'après le spécialiste en géostratégie, l'organisation islamiste "joue à un jeu de billard à trois bandes" très complexe entre le Yémen, la Syrie et l'Irak. Même si chaque situation à ses spécificités.

Une "impression trompeuse"

Au Yémen, après la fermeture de plusieurs ambassades occidentales, le gouvernement vient d'annoncer avoir déjoué une vaste opération terroriste qui visait à prendre d'assaut un terminal pétrolier et plusieurs villes du pays.
Le Yémen serait-il la nouvelle base arrière d'Al-Qaïda ? "C'est une impression trompeuse. Le pays n'a jamais cessé de constituer un théâtre d'affrontement complexe entre ses différentes composantes ethniques, sectaires et religieuses. Depuis le départ du président Saleh, des mouvements salafistes radicaux profitent de l'instabilité du pays".

"De nouveaux horizons"

Al-Qaïda peut également compter sur l'arrivée de "quantités de militants venants de toute la péninsule arabique mais aussi d'Irak, de Syrie et de combattants du Mali à la recherche de nouveaux horizons".
Depuis quelques semaines, l'Irak est confronté à une vague de violence inédite depuis cinq ans. Des attentats revendiqués par des organisations proches ou affiliées à Al-Qaïda ont fait plusieurs centaines de victimes dans le pays.

Les chiites dans le collimateur

"Il y a clairement une stratégie de s'en prendre à un pouvoir dominé par les Chiites et donc de remettre en question le pouvoir en Irak". D'après le spécialiste en géostratégie, Les islamistes "profitent du départ des Etats-Unis et surtout de frontières incroyablement poreuses" dans la région en raison du conflit syrien.
Une stratégie globale qui vise également, d'après François Géré, à contester l'influence du régime chiite iranien.

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