vendredi 30 mars 2012

Eva Joly : l'introspection

Dans une interview à Libé, mercredi, la candidate Europe-Ecologie les Verts analyse sa campagne.









Eva Joly confie que la Justice est "peut-être le seul ministère qu'elle ne peut refuser" en cas de victoire de la gauche le 6 mai, dans un entretien à Libération mercredi. Devenir ministre, "je dirais que cela dépend du projet. Personnellement, ce n'est pas ma tasse de thé", assure l'ancienne juge d'instruction. Alors qu'on lui cite le ministère de la Justice, l'ancienne juge qui a instruit notamment l'affaire Elf répond pourtant : "c'est peut-être le seul ministère que je ne peux refuser !"

Alors que sa campagne patine sérieusement - Eva Joly est créditée de 2% des intentions de vote - la candidate Europe-Ecologie les Verts parle sans détour de ses handicaps, "lourds" selon elle. "Je suis une femme, je suis d'origine étrangère. Surtout, je ne suis pas issue de l'élite française. Je suis de la société civile, profondément", avance-t-elle pour expliquer ses mauvais sondages.

"La société française, avec ses écoles qui sont des distilleries d’élites, est dirigée par quelques milliers de personnes. Et lorsque vous prétendez rentrer dans ce cercle, on ne vous fait pas la place. Je suis sans doute différente, et sans doute très nulle aussi… Mais je pense aussi qu’il y a un refus de la personne qui ne vient pas du moule, et je paye le prix fort pour ça", conclut Eva Joly.


Eva Joly le 19 mars 2012 à Libération.
Eva Joly le 19 mars 2012 à Libération. (Photos Denis Rouvre pour Libération)

Après Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly a débattu avec la rédaction du programme d’Europe Ecologie-les Verts pour la présidentielle, mais aussi de sa difficile campagne.

Par LIBERATION

Après Jean-Luc Mélenchon, au nom du Front de gauche, Eva Joly, candidate Europe Ecologie-les Verts à l’Elysée, était l’invitée de Libération. Elle revient sur l’actualité politique de ces derniers jours.

Comment réagissez-vous à l’ordonnance du juge Gentil qui soupçonne Patrice de Maistre (lire page 15), l’ex-gestionnaire de fortune des Bettencourt, d’avoir effectué deux remises de fonds à la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy ?

Le juge Gentil fait son travail. Que le cabinet noir autour de Nicolas Sarkozy avec à sa tête M. Patrick Buisson - qui avec sa société de sondages a été dans ce quinquennat donneur d’ordres et producteur d’enquêtes d’opinion - ne soit pas content, je le conçois. Mais le financement de la vie politique est une vraie question. M. Sarkozy et son entourage ne pourront pas éviter que la transparence soit faite sur les affaires Bettencourt, Karachi et Takieddine.

Nicolas Sarkozy doit-il s’expliquer ?

Il est candidat, il veut que les citoyens lui fassent confiance pendant cinq ans, nous sommes en droit de connaître sa version des faits. Il bénéficie d’une immunité totale en tant que président de la République, il n’y a que lui qui peut y renoncer et demander à être entendu par le juge Gentil. Mais vous noterez que le procureur, lorsqu’il a communiqué pour dire pourquoi M. de Maistre était détenu, a caché que c’était pour financement illégal de campagne.

Qu’est-ce que les tueries de Toulouse et Montauban ont changé dans la campagne ?

Ce drame a réintroduit la gravité dans ce qui devenait une compétition indexée sur la médiocrité et la prime aux grandes gueules. Celles ou ceux qui instrumentaliseraient Toulouse en seraient pour leurs frais car les Françaises et les Français sont exaspérés par les postures politiciennes qui jouent avec la vie des gens. Les crimes racistes et antisémites commis par un affidé du groupe fasciste Al-Qaeda n’ont ni justification ni fondement. Devant l’assassinat d’enfants juifs dans une cour d’école, il n’y avait rien à faire d’autre que de suspendre sa campagne, et se recueillir dans le rassemblement de la nation. Ce que j’ai fait jusqu’au moment où Mohamed Merah est mort.

Ne regrettez-vous pas d’avoir accusé Claude Guéant d’avoir joué un rôle dans cette affaire ?

J’ai affirmé haut et fort que Claude Guéant avait pris une part beaucoup trop importante dans l’interpellation de Mohamed Merah. Là-dessus, j’ai complètement raison. A Toulouse, il ne s’agissait pas d’une opération de prise d’otage où le préfet a compétence. Mais de l’arrestation d’un criminel dans le cadre d’une enquête judiciaire. Et, en application, du principe de la séparation des pouvoirs et du code de procédure pénale, ces opérations auraient dû être dirigées par un magistrat : celui du parquet en cas d’enquête préliminaire, un juge d’instruction si l’enquête était ouverte. Là, c’était le procureur de Paris et non pas le ministre de l’Intérieur qui devait diriger l’opération. Je réitère.

Ces événements ont remis le thème de la sécurité dans la campagne. Cela peut-il inverser une partie de la donne ?

Cela peut être exploité. C’est cette idée mythique d’un monde sans criminalité, sans accidents, qui sous-tend toutes les nouvelles lois, de plus en plus répressives. C’est l’idée que si les lois et les juges étaient assez répressifs nous aurions un monde sans accidents et sans crimes. C’est notre rôle de le dénoncer. Cela n’existe pas, cela ne peut pas exister. Peu importe le nombre de caméras de surveillance que l’on installe, le nombre de tribunaux ou de juges, la nature humaine est là. Aucune loi n’a jamais empêché les meurtres. Aux Etats-Unis, où la peine de mort existe même pour les enfants, il y a beaucoup de meurtres.

La droite continue de faire le lien entre immigration et insécurité…

Nous ne sommes pas rationnels face au problème de l’immigration. Il existe de nombreux rapports. En 2009, le Pnud a prouvé que les flux migratoires sont essentiellement Sud-Sud, et que les flux migratoires Sud-Nord sont positifs pour tout le monde : positifs pour les migrants, car cela permet une meilleure vie ; positifs pour les pays d’origine, car il y a les retours, l’envoi des fonds qui permettent le développement ; positifs pour les pays recevant les migrants, qui sont des gens formés, qui travaillent, qui rapportent. Pour la France, quand on prend en considération tous les éléments, impôts payés et prestations versées, ce solde est positif de 12 milliards. Mais cela, ça n’est pas audible, car ça n’est pas la réalité qui compte. Ce qui compte, ce ne sont pas les rapports, c’est l’imaginaire collectif dans lequel - et nous sommes tous responsables - on a laissé s’installer le discours qui affirme que les responsables de notre mal-être, du déficit budgétaire et du mal-vivre sont les immigrés, pas simplement les irréguliers, mais tous ceux qui sont différents des Français. Et cela, c’est le sous-texte du discours de Nicolas Sarkozy, qu’il a radicalisé pour suivre Marine Le Pen.

Marine Le Pen fait-elle monter le niveau de violence dans le corps social ?

Elle excite la haine raciale dans notre pays. Je pense qu’elle a une obsession qui ne l’a jamais quittée, ni elle ni son parti, c’est celle d’être antimusulmans. Elle prend des nouvelles formes mais, fondamentalement, c’est la même.

Diriez-vous la même chose de Nicolas Sarkozy quand il parle de la viande halal, quand il dit qu’il y a trop d’étrangers en France ?

Je pense qu’il ne résiste pas. Pour chasser les électeurs d’extrême droite, il a les mêmes arguments que Marine Le Pen ; c’est ce qui est dramatique. Je pense aussi que, lorsqu’on parle des problèmes de l’immigration, lorsqu’on dit que nous allons réduire l’immigration légale, par exemple, on stigmatise en réalité les millions de Français issus de l’immigration. On crée l’idée que s’il n’y avait pas les immigrés et leurs enfants, nous retrouverions un âge d’or de la France. C’est très mauvais parce que nous savons où cela nous mène. C’est très explosif : 19,8 % de notre population est immigrée ou d’origine immigrée.

Vous sentez-vous visée quand il dit qu’il y a trop d’étrangers ?

C’est une des surprises de cette campagne ; pendant cinquante ans, cela n’a pas été gênant, pour moi, d’être d’origine norvégienne. Tout d’un coup, cela le devient. Je mesure, là aussi, une forme de régression dans notre société, dont je suis pourtant si fière, qui est ouverte, qui est une grande machine à intégrer. On voit bien les limites. Notre rôle est de rendre évident ce qui est caché, dans le sous-texte. Ce sous-texte est très raciste et il donne des catastrophes, comme la tuerie d’Utoya en Norvège.

Cécile Duflot a dit à propos du discours de Jean-Luc Mélenchon : «La Bastille, la Commune, il y a un côté nostalgique sympa.» Utiliseriez-vous ces mots-là ?

Oui. Je pense qu’il ne suffit pas de réunir les militants, les sympathisants, avec de belles paroles lorsque ces belles paroles restent franco-françaises et ne se tournent pas vers l’avenir, ne portent pas sur ce qui fait notre crise aujourd’hui, c’est-à-dire l’environnement, le fait que nous vivons dans un monde cynique, que nous devons modifier nos habitudes, que nous devons lutter contre le changement climatique, pour la biodiversité et une justice Nord-Sud. La manifestation de Jean-Luc Mélenchon est une mobilisation de force de gauche où on est bien au chaud entre soi.

Ne pensez-vous pas qu’il a siphonné une partie de votre électorat avec sa «planification écologique», c’est-à-dire une écologie plus dirigiste que participative ?

Je n’entends pas Mélenchon parler d’écologie. Il est productiviste, il veut la croissance. Pour moi, c’est incompatible avec notre vision du monde. Il faut absolument sortir du modèle productiviste. C’est d’ailleurs pourquoi il est important que je sois là. En prônant la reconversion écologique, nous voulons préserver le bien commun de l’humanité. Lorsque j’ai entendu François Hollande, un matin, entrouvrir la porte pour la possibilité d’exploiter les gaz de schiste, je me suis dit que, vraiment, j’avais toute ma place dans cette campagne. Nous savons qu’explorer les gaz de schiste met l’eau en péril. Ce que je veux, c’est prendre ce virage, aujourd’hui, avec notre eau et des nappes phréatiques encore intègres. Si nous attendons encore vingt ans, nous serons confrontés au problème majeur de l’eau.

Votre sévérité à l’égard de Mélenchon le disqualifie-t-il pour participer à une coalition de gauche en cas de victoire ?

Pas du tout. Je pense qu’aujourd’hui la crise est telle en France qu’il faut rassembler toutes les forces de gauche au deuxième tour et que toutes les forces de gauche doivent se réunir autour d’un projet de société, qui ne peut pas simplement être «dehors Nicolas Sarkozy». C’est autour de ce projet que l’on doit se mettre d’accord. Et j’espère bien qu’il inclue l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Tous ceux qui partageront ce projet pourront participer au même gouvernement.

Quand Ségolène Royal dit qu’au vu de vos résultats à la présidentielle, il faudra peut-être revoir le pacte qui lie EE-LV au PS, comment réagissez-vous ?

En disant que l’influence que le PS a reconnue aux écologistes correspond à la position des écologistes dans l’opinion. L’élection présidentielle n’est pas représentative de l’importance des écologistes, pour des raisons que tout le monde connaît : la bipolarisation et l’exacerbation de l’espace restant aux écologistes, par crainte d’un 21 avril. Par culture, je crois vraiment à la parole donnée.

Comment se fait-il que le parti qui vous soutient ait signé un accord avec un partenaire, le PS, qui veut de la croissance ?

Les socialistes n’ont pas abandonné le productivisme. Ils sont pour de grandes infrastructures, pour la création de nouveaux aéroports, de lignes de trains à grande vitesse. C’est là que le rapport de forces est important. C’est là qu’il est important que je fasse un résultat honorable.

Le vote écologiste n’est-il pas culpabilisant dans la mesure où l’électeur se pense responsable de ce qui se passe ?

Je pense que c’est la société du bling-bling - où tout ce qui compte est le paraître, l’individualisme, la réussite personnelle - qui est responsable de cela. Pour nous, la façon de montrer une écologie vitale, joyeuse, épanouissante, c’est d’aller sur le terrain, là où les écologistes sont au pouvoir, voir les réalisations. Allez dans la commune d’Arcueil, dirigée par Daniel Breuiller. Depuis très longtemps, il y a une maîtrise du foncier. Le prix ne flambe pas. Si vous y habitez, vous pouvez encore acheter à 5 000 euros le mètre carré. Il y a une mixité sociale. Il y a une rénovation urbaine réussie. Il n’a pas imposé aux habitants de casser leur tour et de construire à côté. Il les a associés.

Il y a eu, cette année, une énorme crise environnementale avec l’accident de Fukushima. Cela devait, en principe, renforcer vos thématiques. Or, on a l’impression qu’elles ne prennent pas dans l’opinion…

J’ai beaucoup parlé du nucléaire. J’ai fait un voyage à Fukushima. J’ai témoigné, et je témoigne encore, dans mes meetings, de ce que veut dire un accident nucléaire. Mais, en dépit de l’idéologie dominante pronucléaire présente dans la société française, l’opinion publique a pris au sérieux les arguments antinucléaires. Quand Henri Proglio [le PDG d’EDF, ndlr]a dit que sortir du nucléaire aurait pour conséquence un million de chômeurs, cela a fait rire. C’est quelque chose de nouveau, l’opinion commence à comprendre. Je vois aussi ma campagne comme un moment où je mets sur la table ces mythes qui datent de 1945 et qui nous empêchent d’évoluer, nous font rater le XXIe siècle. Le vrai changement, c’est maintenant, avec l’écologie.

Mais pourquoi cela ne prend-il pas ? Est-ce parce que, dans la présidentielle, l’écologie n’a pas sa place ?

Y a-t-il une place pour l’écologie politique ? Je voudrais bien vous convaincre que oui ! Qu’est-il arrivé de la magnifique négociation du Grenelle ? On a mis tout le monde autour d’une table et on a, par exemple, décidé qu’il fallait réduire de 50% les pesticides. Ensuite, lorsque le texte est passé à l’Assemblée nationale, la FNSEA a fait ajouter «si possible». Cinq ans après, de combien a-t-on fait baisser les pesticides ? Il n’y a pas de réduction des pesticides. Ensuite, pourquoi ma campagne ne démarre-t-elle pas ? C’est évidemment difficile pour moi, qui suis à l’intérieur, de répondre. Mais il y a des choses évidentes. J’ai des handicaps qui sont lourds : je suis une femme, je suis d’origine étrangère. Surtout, je ne suis pas issue de l’élite française. Je suis de la société civile, profondément. Lorsqu’on m’a proposé d’être candidate, je n’ai pas refusé, parce que je pensais que mes qualités - être européenne, parler quatre langues, connaître le monde et les institutions internationales, la justice, pas simplement en France mais un peu partout dans le monde, connaître le monde de la finance - étaient des atouts. La société française, avec ses écoles qui sont des distilleries d’élites, est dirigée par quelques milliers de personnes. Lorsque vous prétendez entrer dans ce cercle, on ne vous fait pas la place. Je veux bien l’admettre, je suis très différente, mais je pense aussi qu’il y a un refus de la personne qui ne vient pas du moule. Je paye le prix fort pour cela. Je ne pense pas que les gens ne veulent pas des idées écologistes, mais peut-être ne veulent-ils pas de la combinaison des idées écologistes avec Eva Joly.

On a une campagne très provinciale, on ne parle pas du monde. Pourtant, l’actualité est extrêmement forte au-delà de nos frontières. Comment l’expliquez-vous ?

Oui, je pense que la société est régressive. Nos présidentiables font croire que l’on peut régler le problème des Français en France, que l’élection va régler leurs problèmes. C’est vraiment méconnaître que nous sommes dépendants de ce qui va se passer en Europe ; que nous sommes complètement dépendants de l’évolution des conflits entre Israël et l’Iran, de l’évolution de la situation en Syrie. Va-t-on continuer à assister passivement à l’assassinat de la population civile ? L’armement sauvage crée des milices. Ne vaut-il pas mieux contrôler cet armement, faire en sorte que le Conseil de résistance syrien soit armé pour résister ? C’est une vraie question.

Vous êtes très opposée au nucléaire, y compris au nucléaire iranien. Seriez-vous partisane de frappes israéliennes pour empêcher l’Iran d’avoir une bombe atomique?

Je suis très opposée au nucléaire. Je suis pour le désarmement nucléaire. Nous n’en avons pas parlé, c’est un autre tabou français. On refuse le débat, un débat qui a lieu partout, même au Pakistan. Je ne pense pas qu’une attaque par Israël des installations iraniennes réglerait quoi que ce soit. Je pense que c’est très dangereux, que cela déstabiliserait cette région, ouvrirait un nouveau front, créerait beaucoup de racisme et de difficultés. Il faut renforcer encore les efforts diplomatiques. Ce n’est pas à Israël d’aller bombarder l’Iran préventivement. Il n’y a pas de solution pour Israël dans un acte de guerre.

Avez-vous vu le film Oslo 31 août ? Les Norvégiens sont-ils plus mélancoliques que nostalgiques ?

J’ai vu Oslo 31 août. On y voit la difficulté d’un ancien toxicomane à s’accrocher à la vie. Qu’est-ce qui le raccrocherait à la vie ? On voit ses pérégrinations. En réalité, il ne trouve aucune raison de vivre. Je ne pense pas que ce soit caractéristique des Norvégiens. Sortir d’une toxicomanie est terriblement difficile, parce qu’il y a une dépendance aux produits, quels qu’ils soient. C’est aussi une mise en abîme de sa propre vie. Lui n’en a pas trouvé le courage. Ce qui a manqué, c’est l’amour.

Prévoyez-vous d’écrire de nouveau un polar ?

C’est très jubilatoire d’écrire des romans policiers. On peut assassiner qui on veut ! En fait, c’est le seul genre qui décrit le monde tel qu’il est, un peu comme les romans populaires du XIXe siècle. C’est un genre qui, mine de rien, permet de donner une vision du monde à travers une intrigue facile à suivre.

Accepteriez-vous un poste de ministre après le 6 mai ?

Je dirais que cela dépend du projet. Personnellement, ce n’est pas ma tasse de thé. Moi, je mène cette campagne pour les idées…

Même pas celui de la Justice ?

C’est peut-être le seul ministère que je ne peux refuser !

Qu’avez-vous appris sur vous pendant cette campagne ?

J’ai appris que ma résistance était intacte.

Transcrit par Littera sténotype

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