vendredi 2 mai 2014

"Dormir à deux, c'est plus difficile qu'il n'y paraît"

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Dormir à deux est un acte récent pour notre espèce, et qui n'a rien de naturel. Sollicités à nous faire part de leur témoignage, les lecteurs du Monde.fr sont partagés sur le "bonheur" de dormir ensemble. S'il en est pour qui ce n'est pas un problème, bien au contraire, les autres ont opté pour des lits en grande largeur, sinon des boules Quiès. Certains, plus radicaux, vont jusqu'à faire chambre à part. Ce qui ne les empêche pas de s'aimer…
Dormir à deux est un acte récent pour notre espèce, et qui n'a rien de naturel.
CEUX POUR QUI DORMIR À DEUX EST UN PROBLÈME… NON RÉSOLU
  • Il ronfle, par Séverine

Cela va faire deux ans que mon ami et moi avons emménagé ensemble. Et cela fait deux ans que j'estime que la qualité de mon sommeil a diminué. Le gros problème reste ses ronflements. Je donne un petit coup pour qu'il s'arrête mais il ronfle toujours. Un deuxième petit coup, un peu plus fort cette fois-ci, mais il n'y a rien à faire : il continue de ronfler. La troisième fois, je le secoue, il se réveille, me pose des questions pour comprendre ce qu'il lui arrive. Je ne réponds pas, il insiste, je finis par me réveiller complètement. Je lui explique donc qu'il ronfle et que j'aimerai dormir. OK ! Il me dit qu'il ne fait pas exprès. Je referme les yeux, j'attends Morphée quand soudain, j'entends un bruit sourd qui devient de plus en plus sonore. Mon compagnon s'est rendormi. Ça y est, il ronfle à nouveau.

  • Pas faits pour dormir ensemble, par Ana
C'est la seule chose que j'envie aux rois ! La reine et le roi ne se rencontraient que le jour, et parfois la nuit mais pour quelques instants et après, au revoir. L'homme et la femme ne sont pas faits pour dormir ensemble, même dans la même chambre. Personne ne doit devoir souffrir ce cauchemar de sueur, ronflement, promiscuité, perte d'espace vitale au nom de l'amour ou du conformisme de l'amour.
  • Une contrainte, par Wilhelm
Dormir avec ma copine est clairement une contrainte. J'ai le sommeil qui devient plus léger, je me laisse moins aller aux mouvements de peur de la réveiller, et elle a tendance à toujours (sans forcément le vouloir) envahir mon espace vital. Dès lors, des signes de fatigue évidents entament ma vitalité et mon moral, car j'ai besoin de beaucoup dormir. Pour pallier ce problème, j'ai appris avec le temps à être – malheureusement – moins attentionné. Je bouge, je la pousse et je n'hésite pas à la réveiller quand elle ronfle un peu. Cela ne la dérange pas outre mesure, et moi je retrouve un peu de quiétude dans mon sommeil. Il est impératif dans un couple que les deux aient un sommeil équilibré. On ferait tout pour elles, mais le sommeil, c'est sacré !

LES ADEPTES DES LITS EN GRANDE LARGEUR
  • Nuits folkloriques, par Lauren
Nous avons un palace pour Hobbit. Nous sommes deux, des petits formats dans le sens où ni lui ni moi ne dépassons le 1,69 mètre. Lui a le sommeil façon enclume : à peine couché, il s'endort. Par contre, il parle en dormant. Moi, en revanche… Parfois deux heures s'écoulent entre le coucher et le sommeil, parfois je me réveille en pleine nuit pour le plaisir de regarder le plafond, une autre fois encore, mes cauchemars sont si terribles que je dois le réveiller pour qu'il me rassure. Et ai-je précisé que j'ai également un syndrome des jambes sans repos ? Autant dire que mes nuits sont plutôt "folkloriques". Il n'aime pas être trop couvert, je ne jure que par l'édredon en plume de baleine, il a toujours trop chaud, et moi le contraire… On avait donc envisagé des lits séparés pour réussir à ne pas se gêner l'un l'autre, mais nous avons préféré une solution différente : le lit en 160 × 200, et la couette personnelle. Tous nos amis rigolent en voyant la taille du lit par rapport à la nôtre, on peut faire des marathons avant de s'y retrouver, et même faire dormir une troisième personne. Mais n'empêche, avoir le choix de pouvoir s'endormir l'un contre l'autre ou pouvoir s'étaler dans tout le lit sans qu'on ne se touche, c'est un bonheur. Par contre, la taille du lit ne l'empêche pas de parler en dormant. Peut-être qu'un bâillon… ?
  • Plus de confort avec l'âge, par Sophie
Pour moi il est indispensable de dormir dans le même lit que mon mari. Nous ne nous voyons pas beaucoup finalement dans une journée. Travail, enfants, tâches ménagères, mais aussi hobbies… Le moment du coucher est devenu un moment privilégié de complicité et d'échange. Pour rien au monde je n'irai dormir dans une chambre à part. Néanmoins, nous avons constaté au cours de nos voyages qu'un lit plus large était plus confortable "avec l'âge". Alors nous avons décidé de nous "décoller" un peu et nous avons acheté un lit de 1,60 mètre.

 LES ADEPTES DES LITS SÉPARÉS
  • Des lits jumeaux, par Jean
Il y a quinze ans, nous avons opté pour des lits jumeaux qui se touchent. C'était justement pour éviter que l'un réveille l'autre en bougeant… et depuis nous continuons. Les rapprochements plus intimes se font sans problème.
  • Chacun sur son matelas, par Céline
J'ai 20 ans, je suis étudiante, et cela fait trois ans que je suis avec mon copain et que nous dormons régulièrement ensemble. Dormir avec lui a toujours été pour moi un réconfort, je suis en général dans un meilleur état psychologique et je dors mieux que quand je suis toute seule. Cependant, il arrive fréquemment que l'on se gêne physiquement. Chez nos parents, nous avons des lits 140, et il est vrai qu'à deux, on peut très facilement manquer de place. Pour sa chambre d'étudiant, comme il était vraiment impossible de dormir à deux sur le matelas de 80 fourni, nous en avons acheté un deuxième, et c'est finalement une très bonne solution : on arrive à caler les matelas pour qu'ils ne se séparent pas et pour pouvoir être proches si on le veut, mais en général quand on dort, c'est chacun sur son matelas, et du coup tout se passe très bien. Les avantages de la proximité sans ses inconvénients !
  • Eviter les "conquêtes de territoire", par Aurélie
Dormir à deux, c'est plus difficile qu'il y paraît (…) J'ai toujours eu du mal à dormir à deux mais j'ai du mal à concevoir mes nuits sans la présence de mon petit ami. Alors deux solutions : un lit plus grand (pour éviter les "conquêtes de territoire" nocturnes et donc éviter d'être collé(e) au mur) et une couette chacun. Car oui, frileuse comme je suis, je ne supporterai pas de m'endormir avec la simple couverture de mon petit ami ! Et tant mieux si personne ne ronfle !
VIVE LES BOUCHONS D'OREILLES !
  • Jamais sans…, par Cédric
Ma femme a souvent des allergies et donc a souvent le nez pris, ce qui malheureusement se traduit par des ronflements. Ayant un sommeil sensible, notre vie la nuit était assez difficile, au point d'aller régulièrement dormir sur le canapé sans dispute. La solution est venue lors d'un voyage, alors que je séjournais pour affaires dans un hôtel où la climatisation faisait énormément de bruit, j'ai essayé les bouchons d'oreilles distribués dans les avions. Depuis j'ai du mal à dormir sans.

CEUX QUI FONT CHAMBRE À PART
  • Ne pas le "heurter" physiquement, par Monique
Dormir à deux est mission impossible pour moi. Les raisons ? Le besoin de liberté, de place… et oui, jusque dans mon lit !, la nécessité de me sentir libre de tous mouvements sans avoir (lorsqu'on est éveillé) à faire attention à ne pas bouger trop brusquement, ne pas éveiller l'autre, ne pas le "heurter" physiquement, pouvoir me lever quand j'en ai envie et pas attendre qu'il se réveille pour commencer à bouger, s'endormir dans la quiétude et non pas en trépignant car "l'autre" ronfle, ne pas "subir" les assauts nocturnes ! Bref, l'indépendance, la liberté… Qui a dit qu'il est obligatoire de dormir ensemble ? Qui a dit que cela "empêchait" de s'aimer ?
  • Je dors comme un ange, par Gabriel
Ma femme se couche tard, moi tôt. Je faisais un effort surhumain pour veiller tard avec elle. Résultat, je me réveillais le matin avec une grosse fatigue comme si je n'avais pas dormi. J'étais fatigué toute la semaine. Ma femme faisait des efforts pour se coucher tôt mais n'arrivait pas à s'endormir. Elle voulait discuter tard, mon sommeil était de plus en plus perturbé. Maintenant, elle dort dans la chambre des invités avec la tablette et la télévision. Je revis, je dors comme un ange, je peux bouger dans tous les sens sans ennuyer ma femme. C'est le bonheur.
  • Plus reposé, par Thomas
Mon compagnon et moi ronflons tous les deux. J'ai de grosses difficultés à m'endormir et ai un très mauvais sommeil. J'ai besoin de beaucoup de temps (et de sonneries de réveil) pour me réveiller. Lui a besoin de beaucoup dormir et est réveillé par le moindre mouvement ou bruit le matin. A la suite d'un changement d'horaires lié à ses vacances, nous avons commencé à dormir dans des lits séparés dans deux pièces différentes. Nous avons convenu que chacun de nous était plus reposé et, depuis maintenant deux ans, nous faisons chambre à part. Cela convient parfaitement à notre vie de couple mais impose d'avoir une chambre en plus.
  • Pour le meilleur, par Pomme
Pourquoi devrait-on s'obliger à dormir avec son conjoint quand on a la chance d'avoir une autre chambre à disposition ? C'est écrit nulle part, ce n'est pas contractuel alors, je ne dors avec mon amoureux que quand nous en avons envie tous les deux, c'est-à-dire… 1 à 2 fois par semaine, maximum, parfois moins. Après treize ans de vie commune, ça ne me paraît pas être une anomalie. Alors, c'est sûr qu'au début de la relation, c'est inenvisageable… mais avec le temps, mieux vaut se rapprocher de l'autre pour le meilleur exclusivement !

CEUX POUR QUI TOUT ROULE
  • Besoin de ce contact, par Sarah
Mon conjoint et moi-même dormons dans un lit 140. Mais nous ne nous dérangeons pas dans notre sommeil – nous avons la chance de ne pas ronfler. Chaque soir, nous nous endormons l'un contre l'autre. Nous avons besoin de ce contact – ne serait-ce qu'une main posée sur le ventre ou deux jambes qui se croisent – afin de pouvoir nous endormir sereinement. Cela nous apaise et apporte du réconfort. (…) Les rares fois où j'ai dû dormir sans lui, mon sommeil était haché, agité et je ne me suis pas reposée. Dormir à deux pour moi est essentiel.
  • Seul, je dors moins bien, par Philippe
Pour moi la question ne se pose même pas : dormir enlacés, blottis l'un contre l'autre est vraiment ce que je préfère. Quel réconfort, apaisement, que de dormir au contact de la personne aimée. D'ailleurs, quand je suis en déplacement, je dors moins bien. C'est sensuel d'être peau contre peau, ressentir la chaleur de l'autre corps, sa douceur. Mariés depuis trente ans, je ne me lasse pas du contact du corps de ma femme.
  • Fusion, par Loïc
Avec mon épouse, en couple depuis neuf ans et marié depuis un peu plus d'un an, nous avons toujours dormi littéralement collé ensemble, corps contre corps… à chaque fois que l'un de nous souhaite se tourner, l'autre suit et s'adapte de manière quasi automatique. Toutefois, il arrive que l'un des deux ne trouve pas le sommeil, dans ce cas, une séparation s'opère et chacun repart de son côté. Nous dormons dans un lit de 140 et avons eu l'occasion de dormir dans des lits king size : plus nous avions de place, plus nous en prenions en nous étalant. Nous craignons de passer sur un format supérieur : plus de confort pour chacun, mais au final moins de fusion dans le couple !
  • Canaliser ma nervosité, par Claire
Nous sommes un couple de trentenaires. Lui n'a jamais eu de problèmes de sommeil, je dors mal depuis que je suis petite. Dans l'ensemble, dormir à deux est vraiment bénéfique pour moi. Au-delà du réconfort que cela procure (la chaleur, la sérénité), cela m'aide à canaliser ma nervosité, à ne pas me retourner comme une crêpe ou me lever toutes les heures. Bien sûr, il y a des moments où je rêve d'avoir des lits séparés, comme quand l'un des deux est enrhumé, mais à notre âge ces inconvénients sont vraiment rares. Je vois de plus en plus de gens de mon âge qui font matelas à part, je trouve ça dommage. C'est aussi un moteur de la sexualité, surtout en cas d'insomnie partagée.
  • Le temple de notre amour, par Christian
En quinze ans de vie commune, mon épouse m'a sans doute réveillé trois fois parce qu'elle faisait un cauchemar et cinq fois en me piquant toute la couette. Elle s'est plaint de mes ronflements quelques fois, uniquement les lendemains de fête d'ailleurs. Ce lit commun est le temple de notre amour, nous ne changerions pour rien au monde !

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